[auf Französisch] Archives on Stage
« Les Muses » de Rodolphe-Théophile Bosshard : décor, commande publique, « latinité » et crise de la peinture dans les années 1930
Date : 4 mai 2023, 18h30–20h
Lieu : Établissement primaire et secondaire de Villamont, Chemin des Magnolias 6, CH-1005 Lausanne
Inscription jusqu’au 1er mai 2023 auprès de isea@sik-isea.ch. Le nombre de participations est limité. Entrée libre.
Conférence de MA Louis Deltour, assistant, Unité d’histoire de l’art, Université de Genève
Photographe inconnu, Rodolphe-Théophile Bosshard dans la salle communale de Riex devant un panneau représentant « La Muse Erato », vers 1934, tirage photographique sur papier, dimensions inconnues, Lausanne, Antenne romande de l’Institut suisse pour l’étude de l’art (SIK-ISEA), SIK-ISEA, AR 125.1.2
En 1934, Rodolphe-Théophile Bosshard (1889-1960) peint quatre panneaux décoratifs pour l’École supérieure de Jeunes filles de Villamont (actuel Collège de Villamont) à la demande du Fonds des arts plastiques de la Ville de Lausanne.
Au début des années 1930, l’artiste a déjà pris ses distances avec le modernisme de l’ « École de Paris » qu’il a cotoyée pendant son séjour parisien (1920-1924). Installé à Riex depuis 1926, il réoriente son activité vers le canton de Vaud pour lequel il manifeste son attachement. Il développe également un tropisme méditerranéen, contribuant à véhiculer une vision « latine » de la Suisse romande aux côtés d’écrivains comme Charles Ferdinand Ramuz et Paul Budry. À la fin des années 1920, la conception que Bosshard se fait du rôle de l’artiste dans la société change aussi : il ne se voit plus comme un « prophète » solitaire, mais comme un « prêtre » au service de la communauté humaine qui l’entoure.
Par leur thématique classicisante et leur modernisme apaisé et monumental, leur statut de commande publique et leur fonction décorative, « Les Muses » de Bosshard cristallisent les enjeux esthétiques, sociaux et idéologiques des crises que traverse alors Bosshard. Comment les écrits, les photographies et coupures de presses conservés dans les archives de l’artiste, déposées en 2018 à l’Antenne romande de SIK-ISEA, permettent-ils de documenter le décor de Villamont et de le remettre dans son contexte artistique ?